
⭐⭐⭐⭐
Quatre amies d'enfance se retrouvent, dans un chalet familial, pour fêter leurs amitiés. Derrière l'humour et la légèreté de leurs échanges, la tension est palpable. L'une d'elles semble moins présente. Un événement impensable les a réunies.
Depuis quelques années se multiplient (enfin!) les spectacles sur le sujet des violences faites aux femmes. Ils sont généralement bouleversants mais souvent centrés sur l'acte en lui-même. Ici, l'angle choisi est différent et, selon moi, très intéressant. En effet, si le nom du criminel est plusieurs fois cité, on s'attarde plutôt sur les personnages des témoins que sur celui de la victime (toutefois présente par petites touches) ou du bourreau. Ces trois femmes, qui n'ont pas vu (ou n'ont pas voulu voir) la souffrance de leur amie, se retrouvent dans l'incompréhension et rongées par la culpabilité. Comment ne pas mettre l'accent sur les remarquables comédiennes, en particulier le trio principal, pour la sincérité et la puissance de leur émotion? Grâce à la folie d'Aude Roman (qui n'est pas sans rappeler Catherine Frot), la justesse de Marie le Cam et l'intensité de Tadrina Hocking, également à l'écriture de la pièce, les trois personnages nous agacent autant qu'ils nous bouleversent. Le quatrième est plus en retrait et joué tout en retenue mais apporte des moments d'émotion. Enfin, le véritable coup de maître, selon moi, c'est que les autrices sont parvenues à apporter des petites touches d'humour, indispensables dans ce genre de pièce.
Évidemment, le spectateur ne peut que s'interroger en sortant de la salle : et moi, est-ce que je connais quelqu'un qui pourrait être dans cette situation? Comment faire pour déceler ce que la victime veut absolument cacher? En ceci, je trouve que c'est un spectacle intelligent et nécessaire.
A voir à La Scène Parisienne jusqu'au 26 mars
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