Elle ne m'a rien dit

⭐⭐⭐⭐

C'est, à ce jour, le meilleur spectacle de ce début de festival pour moi. Fortement inspiré par l'histoire d'Alham Sehili, tuée sous les coups de son conjoint le 17 avril 2010, ce récit est en réalité plus universel. C'est l'histoire de ces milliers de femmes qui vivent ce genre de calvaire et qui cherchent de l'aide sans toujours l'obtenir. Il met en lumière le dysfonctionnement de la justice dans ce genre de situation. Il dénonce le pouvoir et l'emprise qu'ont certains hommes sur leur femme et la difficulté à se sortir de cette spirale infernale. Cette violence qui s'installe peu à peu et insidieusement dans le couple nous révolte, et on assiste impuissants à cette escalade en voyant implacablement le drame arriver. Mais on y parle avant tout de l'amour et du combat de cette sœur endeuillée pour faire reconnaître la culpabilité de l'État dans ce meurtre.

Évidemment, la pièce est bouleversante et la performance, en particulier des trois comédiens principaux, nous prend aux tripes. On ressort chamboulé et révolté et avec la certitude qu'il est nécessaire.